Le bonheur
parfait selon vous ?
Savoir trouver son plaisir au présent.
Qu'est-ce
qui vous fait lever le matin ?
La peur de faire des plaies de lit ?!?
M’assurer en bougeant que je suis bien vivante ? Mon corps
affamé ? Une aube ensoleillée…
La
dernière fois que vous avez explosé de rire ?
Les explosions sont destructrices. De
mémoire, entre autres choses !!
Quel est
votre trait de caractère principal ?
L’intensité. Même moi,
j’me trouve pas toujours reposante !
Votre
principal défaut ?
J’ai toujours eu trop de désirs pour
mes moyens. No, no, no, il ne s’agit pas d’une
incapacité à éprouver de la satisfaction, relisez !
À
quelle figure historique vous identifiez-vous le plus ?
Mmm… Je me sens très proche de la
nature de Nicolas de Staël, sans posséder un grain de son
talent.
Quels sont
vos héros, aujourd'hui ?
Tous ceux qui n’éprouvent pas le
besoin d’écraser les autres en quelque circonstance que ce
soit.
Votre
héros de fiction ?
L’Antigone d’Henry Bauchau.
Votre
voyage préféré ?
De vraies belles rencontres.
Quel est la
qualité que vous préférez chez un
homme ?
Que sa force soit puissance de vie et non pouvoir
sur la(les) vie(s).
Et chez une
femme ?
Quand elle parvient à échapper au
déterminisme socio-historique (encore trop une fatalité
pour le grand nombre aujourd’hui) d’un sens de sa valeur
passant d’abord ou surtout par le regard des autres plutôt
que le sien.
Vos
écrivains préférés ?
Henry Bauchau, Yves Bonnefoy, Göran
Tunström, Suzanne Jacob, Sylvie Germain, et…
Vos
compositeurs préférés ?
Mystérieusement, le phénomène
de l’écoute musicale a muté radicalement chez moi
depuis un bon moment. Je réécoute rarement. Je me
l’explique mal, mais c’est ainsi. Parfois, quand
même, Satie, Gorecki ou Chostakovitch, mais autrement c’est
la surprise des grâces aléatoires de diffusion
radiophonique le plus souvent hors courants (chanson, musique actuelle,
classique ou ancienne, etc.).
La chanson
que vous sifflez sous la douche ?
Chanter et me faire mordre par la pomme ?? Vous
n’y pensez pas ! En fait, ça m’arrive parfois,
un refrain qui ressurgit des rêves de la nuit. Récemment,
c’était Alain Chamfort ! « C'est un soleil, un
souvenir, un coin de vie (…) Ça, c'est un coin de vie Qui
me revient souvent Là, juste un coin de vie Une chanson d'avant
D'avant toi, d'avant l'amour, d'avant le temps Quand on ne
connaît pas encore la nostalgie Quand les yeux sont ouverts sur
le printemps ».. Dans de tels moments, je crois aux vies
parallèles et qu'il y a eu une fuite !
Votre livre
culte ?
Il y en a eu tant, au moment de leur lecture !
Impossible de n’en nommer qu’un, alors je vais tenter de
rendre un peu à César… Lecture
d’adolescence, Le hamac dans les voiles de Félix Leclerc
est toujours en suspension dans mon imaginaire, tout comme, lecture
d’enfance, le sont les aventures de La petite Poucette.
Pendant deux à trois ans, début vingtaine, la
lecture quasi quotidienne des Lettres à un jeune poète de
Rainer Maria Rilke, reprise maintes fois par la suite. Le livre des
nuits de Sylvie Germain. Actuellement : Antigone, d’Henry Bauchau
Quel est le
classique de la littérature qui vous tombe des mains ?
Germinal, d’Émile Zola, ou Le voyage
au bout de la nuit, de Louis-Ferdinand Céline. Preuve que
ça n’est pas un jugement de leur talent.
Votre film
culte ?
The pillow book de Peter Greenaway.
Vos
peintres préférés ?
Tout Nicolas de Staël, Dali et le Douanier
Rousseau en parties. Et les sculpteurs, hein ?? Alberto Giacometti.
Quel fut
votre premier choc esthétique ?
Le scintillement du soleil sur l’eau
des petits ruisseaux de mon enfance, les roches colorées de
leurs lits et les petites truites qui s’y agitaient. Ou la mer,
alors toujours à portée de regard ou de jambes…
Votre
boisson préférée ?
De la belle eau bien fraîche.
Quels sont
les lieux communs qui vous agacent ?
Tous ceux dont on ne sait pas s’affranchir
au détriment d’un réel possible ou à faire
advenir.
Que
considérez-vous comme votre plus grande réussite ?
Que l’absurdité - ou la folie (celle
avec laquelle on peut finir par faire du sens) – auxquelles
j’ai eu à me frotter dans la vie n’aient pas eu
raison de moi. Pas encore du moins (demeurons prudente !).
Votre plus
vif regret ?
Sigismund (pas Freud). Je ne vous en dis pas plus.
Quel talent
voudriez-vous avoir ?
Une mémoire à toute
épreuve.
Votre
chef-d'œuvre inconnu ?
…le restera, avec raison.
L’exposition à la lumière lui serait aussi
néfaste qu’inutile.
Votre plus
grande déception ?
Les ponts coupés sans explications par des
êtres auxquels j’étais attachée. C’est
le « sans explications » qui est décevant. Soit
parce que j’aurais mérité mieux, ou parce que
j’aurai cru ces êtres capables de bien plus ou de bien
mieux.
Votre
devise ?
Être l'accoucheuse des rêves
générateurs de vie qui sont en attente. Ceux des autres
que je rencontre comme les miens.
Comment
aimeriez-vous mourir ?
Sans souffrir.
Quel serait
votre épitaphe ?
C’est fait, il n’y a plus de
limites.
Si vous
rencontriez Dieu, qu'aimeriez-vous qu'il vous dise ?
- T’as tout le temps qu’il faut
maintenant…
Rédigé 01 Mai 2005